Glocken-Feuilleton

19/01/2017

Romont (FR), Une cloche historique retrouve sa voix, une autre récupère ses anses



C'est un chantier campanaire d'envergure qui s'est tenu sur plusieurs mois dans le clocher de la collégiale Notre-Dame de l'Assomption de Romont. On notera tout d'abord la réalisation de nouveaux battants en acier forgé à chasse courte. La cloche no2 (ré3, année 1510), en plus de retrouver un bel angle de volée, a reçu un joug de chêne et des ferrures forgées en échange de sa monture en acier réalisé lors de sa motorisation. Les cloches nos 3-4-5-7 (Ruetschi 1931) conservent leurs jougs métalliques d'origine. La cloche no9 (fa4, fin du XVe siècle) dont les anses avaient été sectionnées, vient de se voir affubler de nouvelles "oreilles". L'entreprise Mécatal, basée à Broc, s'est inspirée pour son travail de la cloche no8 (do4) vraisemblablement coulée par le même fondeur à la même époque. Outre le fait que cette belle restauration, placée sous l’œil expert des Biens Culturels fribourgeois, redonne tout son faste à la sonnerie, on ne peut que louer le savoir-faire du campaniste local, qui nous montre ici qu'il n'y a pas forcément besoin d'envoyer nos cloches à l'étranger pour effectuer des travaux de soudage. Cadeau bonus, enfin, pour les oreilles des paroissiens : la plus petite cloche (lab4, début du XVIe siècle) muette depuis la motorisation de ses grandes sœurs (on l'avait jugé désaccordée), redonne de la voix après des décennies de silence. Une nouvelle ordonnance de sonnerie, réalisée tout prochainement, lui permettra de trouver sa place dans ce somptueux ensemble historique en sib2. Ce sont donc désormais dix cloches - et non plus neuf - qui retentiront à l'unisson dans le clocher de la collégiale de Romont lors des grandes fêtes religieuses et civiles.

Claude-Michaël Mevs, membre GCCS